
Crédit photo : Solène Makara
J'intègre souvent la posture du corbeau durant mes cours de yoga dynamique, généralement vers la fin du cours avant de passer aux postures assises. Je guide, pas à pas, je montre. Et rapidement je demande aux élèves d'essayer, chacun selon leurs envies, peut-être juste de se balancer vers l'avant, ou de soulever un pied, de le reposer. Je sais que les équilibres sont déstabilisants et cette phase est justement là pour permettre à chacun d'appréhender la posture à sa façon.
Vous commencez à me connaître, les postures de force et d'équilibre font partie de mes favorites. Tout de suite, ce sont celles que j'ai eu envie de réaliser. Le corbeau fait partie des postures d'équilibre les plus accessibles, notamment parce que le centre de gravité est relativement "ramassé" du fait des jambes pliées.
Voici quelques conseils :
- Le corbeau est une posture d'équilibre, davantage que de force. C'est ce que je répète lorsque mes élèves me disent qu'ils n'ont pas assez de force dans les bras. Oui, il faut un minimum de solidité sur le haut du corps mais le sujet est ailleurs, vraiment. Je fais souvent la démonstration de pencher le buste largement plus à l'avant que nécessaire. Mécaniquement arrive le moment où mes pieds se décollent du sol, sans avoir besoin d'activer mes jambes, car je déplace mon centre de gravité. Il faut travailler sur ce glissement, repérer le moment où le centre de gravité se déplace, et s'installer dedans.
- Vous tomberez. La peur est le frein majeur dans cette posture, comme pour les équilibres en général. Je me souviens, personnellement, ma hantise était de me casser le nez en tombant. Et puis, je suis tombée, plusieurs fois. Des élèves sont également tombés en essayant. A ce jour, ni moi ni aucun de mes élèves nous sommes brisés le nez. Je ne vous dis pas que ça ne peut pas arriver. Je vous dis simplement que vous tomberez mais que, comme souvent, c'est moins pire que ce que vous imaginez (en vrai, on a le temps de tourner la tête pour tomber sur la joue ;))
- En premier, j'ai dit que c'était une posture d'équilibre davantage que de force. Toutefois, si vous souhaitez réussir le corbeau, au moment où vous penchez en avant, je vous conseille de presser fermement vos mains dans le sol, de vous ancrer, de prendre un réel appui, solide, d'engager les triceps et de serrer la sangle abdominale (pour ne pas reposer de tout votre poids sur les bras). Ne travaillez pas cette posture en prenant de l'élan et en vous élançant. Travaillez la progressivement, en soulevant d'abord un pied, en le reposant, puis l'autre. C'est ce qui vous aidera le plus à trouver votre point d'équilibre.

- Je sais, au début, où que l'on pose les genoux, ça fait mal. On regarde la prof nous dire qu'il y a un espace juste au-dessus du coude, à la terminaison du triceps et non vraiment, on se dit qu'on n'est pas fait pareil. Promis, il existe. Il faut juste le chercher, tâtonner.
Et une fois que vous l'avez, qu'est ce que vous faites ?
Vous continuez à travailler bien sûr ! Vous pouvez travailler aussi bien sur la durée (essayez de la tenir sur 7 respirations) que sur la stabilité (générez le moins de déséquilibres possibles).
Ensuite, la posture du corbeau est une excellente transition vers d'autres postures : trépied, chaturanga, etc. Il y a largement de quoi s'amuser !