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Pourquoi j'aime le yoga


yoga asana

Je pratique le yoga 5 à 6 jours sur 7 depuis 2 ans maintenant, peut-être 3. Il y a quelques jours, je me suis demandée pourquoi je continue de dérouler mon tapis - avec enthousiasme en plus. Finalement, pourquoi j'aime le yoga* ?


ALORS.


J'aime le yoga pour tout ce que j'ai appris, et continue d'apprendre. Ce qui rend cet apprentissage si puissant, à mes yeux, c'est qu'il déborde laaaaaargement du cadre du tapis. En toute simplicité, le yoga m'a aidé à devenir une meilleure version de moi-même.


1. Le yoga m'apprend la patience

Pour tout vous dire, je ne suis clairement pas née avec l'option Patience dans la trousse de toilettes. Lorsque j'ai démarré le yoga, j'étais essentiellement motivée par la réalisation physique. Je voulais faire les postures, et évoluer vers les postures les plus impressionnantes. Je regardais la prof, j'essayais de reproduire. Je n'avais pas la même amplitude mais qu'importe, je forçais, je tordais comme je pouvais, je retenais mon souffle, je devenais toute rouge.


A force donc, je me suis blessée. Cet incident m'a familiarisée avec la notion de patience. Les choses se font petit à petit, pas après pas. Un muscle met du temps à s'assouplir. C'est (petite) sollicitation après (petite) sollicitation qu'il se détend. Pour augmenter son amplitude durablement, il y a des mois de pratique quasi-quotidienne. De la même façon, le corps met du temps à s'approprier une posture, il faut que le système nerveux l'imprime, la reconnaisse, mémorise le placement.


En-dehors du tapis, cette compréhension m'aide à relativiser et à me projeter avec davantage de clarté. Si je sais dans quelle direction je veux aller, plutôt que de me rouler sur le sol de rage parce que ça n'arrive pas assez vite et c'est long et c'est compliqué et pourquoi la vie est si nulle, je me rappelle que tout est affaire de petits pas. Si la direction est posée, ensuite c'est brique après brique, micro-décision après micro-décision. J'ai compris que les choses prennent du temps à se mettre en place, et que c'est normal.


2. Le yoga m'apprend l'équilibre


Il aurait été plus juste que j'emploie le terme de "modération" plutôt que "équilibre" mais le yoga m'a aussi appris l'équilibre sur les mains donc va pour le jackpot. Voulant atteindre mon objectif rapidement (coucou le manque de patience), j'avais plutôt tendance à m'enfermer chez moi et pratiquer pratiquer pratiquer, quelque soit le domaine de l'objectif en question. Ensuite, terrassée par la fatigue (quelle surprise), je m'allongeais sur le sol de mon salon et dormais pendant 4 jours. Une attitude assez déséquilibrée, donc. J'ai fait pareil en yoga. Voulant travailler certaines postures, je pouvais enchainer des exercices jusqu'à ce que mes deux bras se dérobent de fatigue. La logique étant de s'impliquer dans une pratique régulière, c'est une attitude complètement stupide et j'ai fini par le comprendre (elle est lente mais ça finit par percuter). Maintenant, je me limite à 3 à 5 répétitions. Ensuite, même si les 5 tentatives ont été des échecs, je passe à autre chose avant que la fatigue et la frustration ne me fassent réaliser des mouvements mal exécutés. De toute façon, le lendemain je serai à nouveau sur mon tapis, il n'y a pas d'urgence.


En-dehors du tapis, cette compréhension m'aide à être plus mesurée. Qu'il s'agisse de sorties vélo, rando, via ferrata ou autres, je ne choisis plus forcément l'option la plus ardue. J'essaie surtout de privilégier celle qui me fait plaisir. Si c'est quelque chose qui reste essentiellement associé à la sphère physique, j'essaie de l'étendre. Je veux apprendre à coudre ? Et si je trouvais des petits projets sympa à avancer au fur et à mesurer plutôt que de passer 3 jours rivée sur ma chaise à ne pas lever le nez ? La vie n'est pas qu'un combat et il n'est pas nécessaire d'être à 200% en permanence. Ce n'est pas parce que j'y vais tranquille que je suis une mou du genou flemmarde. Après tout, qui veut voyager loin ménage sa monture, non ?


3. Le yoga m'apprend la nuance

Lorsque j'ai démarré le yoga, ma vision des choses était relativement étroite. Il y a les gens souples, et les gens moins souples. Ensuite, j'ai évolué en me disant, non , en fait il y a les gens pour qui la souplesse va être plus évidente que la force et ceux pour qui c'est la force qui va être plus évidente à mettre en place que la souplesse. Je le pense toujours un peu mais, depuis, j'ai surtout compris que le corps est une palette de couleurs aux mille nuances. Ma souplesse en flexion avant est faible, en revanche mes épaules sont très mobiles. Je peux mobiliser beaucoup de force sur le haut du corps, mais mon épaule droite est moins accrochée et se dérobe parfois dans certaines postures d'équilibre sur les mains. Je ne suis ni souple ni forte. Comme tout le monde, j'ai mes points forts et mes sujets d'amélioration, et j'y travaille.


En-dehors du tapis, je crois que cela m'a permis d'être une personne davantage à l'écoute. Je sais que la réalité est multiple. Dans mes cours, je vois à quel point chaque corps est différent, pas uniquement sur l'enveloppe mais sur sa façon d'interpréter les indications, de se placer, de réagir aux postures, de se mobiliser, de se braquer parfois. Tous ces corps sont différents, au même titre que ce qui se cache dans nos têtes. Lorsque je discute avec quelqu'un, j'essaie de garder mon prisme de lecture à distance. Je le laisse me parler et je lui fais confiance. S'il me dit que tel évènement lui a fait ressentir telle émotion, je ne me dis pas "quel être stupide, moi ça ne m'aurait rien fait du tout". Je me dis que nous sommes différents, que j'aurais probablement réagi différemment mais que ça ne signifie pas que sa réaction est infondée, stupide et ne doive pas être entendue. Apprendre la différence m'a appris l'humilité et la tolérance. Il y a toujours un paquet de choses qui m'échapperont complètement, mais qui existent tout de même, et c'est bien aussi comme ça.


Pour tous ces enseignements, et tous ceux encore à venir, c'est pour ça que je continue de dérouler mon tapis.


*Ici, je parle de la dimension physique du yoga avec les asanas, les postures. Le yoga étant une philosophie avec de nombreuses branches, c'est impossible de le réduire à la seule pratique physique mais, en Occident, notre découverte du yoga se fait majoritairement à travers l'exercice des postures.

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