Aujourd'hui, je voulais revenir sur la période du confinement et notamment l'impact que cette situation a pu avoir sur notre pratique du yoga.
Attention, avant d'aller plus loin, je tiens à préciser que j'ai bien conscience que chacun.e a vécu cette période de façon différente. Difficile de faire une rétrospective sur sa pratique lorsque celle-ci a essentiellement constitué à se battre avec ses deux enfants qui envahissaient le tapis... Cette newsletter ne vise surtout pas à vous faire culpabiliser de quoique ce soit, elle invite simplement, comme d'habitude, à la réflexion.
C'est drôle de voir revenir les élèves au studio, toutes et tous avec des expériences variées. Entre ceux qui ont suivi les cours en ligne mais qui ont eu du mal à s'impliquer comme au studio, ceux qui ont trouvé ça génial, ceux que ça a boosté pour mettre en place une pratique personnelle, ceux qui n'ont pas trouvé la motivation de suivre les cours, etc.
Je sais à quel point pratiquer chez soi est différent. Personnellement, au début de ma pratique du yoga, j'ai très peu suivi de cours en ligne. Quelques-uns d'Adriene, mais c'est tout. Rapidement, je suis passée à une pratique personnelle proprement dite. J'y suis allée par étapes. M'amener sur mon tapis était très difficile. Je savais que j'allais apprécier et que ça allait me faire du bien mais, rien à faire, je finissais toujours par dérouler mon tapis à 20h...(alors que je me poussais depuis 9h du matin)(auto-flagellation, bonjour). Sur le contenu de la pratique, j'avais fait simple. Plus le cerveau a de choix, plus il a du mal à prendre des décisions donc : pas de choix. Je devais suivre l'une des trois séquences apprises lors de ma formation en Inde. Pas d'invention, de feeling, d'improvisation, NADA. Ce qu'il y a sur la feuille. Exactement. Tout pareil ou avec les variantes validées. ET C'EST TOUT.
A l'époque, je pensais que cette discipline stricte (ne pas varier de la séquence écrite) était nécessaire pour que ma pratique ait lieu. Aujourd'hui, peut-être que je réécris l'histoire à ma sauce mais je pense que c'est également parce que j'étais incapable de m'écouter ; et je devais le savoir, au fond. J'étais un feu follet qui abordait la pratique du yoga avec cet enthousiasme du chien fou : hyper motivé mais pouvant potentiellement ruiner toute la porcelaine de ta maison. Une discipline stricte a donc été un vrai bon levier pour moi et je sais que ça l'est de façon générale. Mon cerveau n'a pas à pédaler mille ans dans la semoule pour peser chacune des options (puisqu'il n'a pas d'options). Cette méthode pourrait s'avérer terriblement oppressante pour d'autres personnalités qui ont, au contraire, besoin d'avoir de l'espace et du mou pour s'épanouir et développer ce qu'elles souhaitent. A nous d'apprendre à nous connaître et de trouver les configurations/éléments/méthodes qui nous permettent d'évoluer le mieux dans la direction de notre choix.
A mes yeux, pratiquer chez soi, c'est comprendre l'essence du recentrage sur soi. C'est saisir la pleine mesure de l'exercice qui consiste à porter son attention sur sa respiration et faire abstraction des multiples distractions qui nous entourent. C'est plus évident dans un lieu dédié comme un studio de yoga, évidemment. Du coup, c'est intéressant de noter comment ça se passe. A quel point est-ce que ça vous a semblé difficile ? Est-ce qu'il y a des éléments qui vous aident ? Est-ce que pratiquer de façon autonome vous a fait évoluer sur votre compréhension de certaines postures ? Ou, au contraire, est-ce que cette autonomie vous a fait perdre vos repères ? Concernant les postures que vous trouvez ardues, comment avez-vous réagi ? Au studio, il y a des gens autour de soi, difficile de se rouler en boule pour pleurer sur le sol mais, chez vous, quelle attitude avez-vous adoptée ?
Je vous laisse avec ces questions (ne me remerciez pas).
Ne forcez rien, laissez-les simplement tourner dans votre tête. Peut-être que ça allumera une lumière, peut-être pas.
Pour aller plus loin, la semaine prochaine, je vous parlerai des impacts que la période de confinement a eu sur ma propre pratique.